Offertoire

Lors de la dernière catéchèse, nous avons parlé de l’homélie, du credo et de la prière universelle. Aujourd’hui, nous allons parler de l’offertoire, ce moment de la messe où le prêtre « offre » le pain et le vin qui deviendront le corps et le sang du Christ.

Nous reprenons donc après la prière universelle qui conclut la liturgie de la parole pour entrer dans la liturgie eucharistique. En effet, l’Église se nourrit aux deux tables de la Parole et de l’eucharistie. C’est dans la Parole que nous trouvons le sens de ce que nous allons vivre dans l’eucharistie. A ce moment de la célébration, notre regard passe de l’ambon à l’autel.

Que fait donc le prêtre à ce moment là ?

Le prêtre présente à Dieu le pain et le vin qui seront consacrés. C’est une offrande des hommes à Dieu et on appelle ce moment l’offertoire.

Le pain est le symbole de toute nourriture ; en l’offrant à Dieu, nous le remercions de pourvoir à notre subsistance. (La liturgie juive utilise déjà le pain et à chaque Shabbat, le père de famille prononce une bénédiction sur le vin, le jour et le pain). Le Christ promet lui aussi le vin nouveau que ses disciples boiront dans le Royaume de son Père. (Le jour de la Cène, Jésus a choisi ces deux aliments, fruits de l’activité commune de Dieu et de l’homme : celui-ci est appelé à collaborer avec le Créateur pour la mise en valeur de la terre)

Pendant l’offertoire, le prêtre accomplit deux gestes pleins de sens, quels sont ces gestes ?

Avant de présenter à Dieu le pain et le vin, le prêtre verse quelques gouttes d’eau dans le calice. C’est ainsi qu’a procédé Jésus à la dernière Cène. Cela signifie que l’église est unie au sacrifice qui vient et qu’elle ne pourra plus en être séparée comme cette goutte qui ne peut plus être séparée du contenu du calice.

Le prêtre s’approche avec humilité et confiance du sacrement de l’eucharistie. Il s’incline, demandant à Dieu d’accepter ce sacrifice, se lave les mains en prononçant des paroles tirées du psaume 50 de la miséricorde. C’est le lavabo qu’on comprend bien eu égard aux habitudes des premiers siècles, ce moment où le prêtre demande à Dieu lui-même de le purifier et dit : « Lave -moi de mes fautes seigneur, purifie-moi de mon péché » pendant que le servant de messe verse de l’eau sur ses mains et lui tend un linge pour s’essuyer.

Concrètement dans nos cérémonies, on retrouve plusieurs gestes et symboles, quels sont-ils ?

Parfois, nous pouvons faire une procession des offrandes avec le pain et le vin et tout ce qu’il faut pour préparer l’autel. C’est un peu comme le moment où nous dressons la table pour une beau repas de famille, nous avons envie que la table soit belles avec une belle nappe et de beaux objets pour faire plaisir aux convives.

Pendant que le prêtre fait une prière sur le pain et le vin, nous pouvons aussi avoir, de manière optionnelle le signe de de l’encens qui s’adresse à nos sens : son odeur emplie nos narines et doit nous rappeler l’odeur du Christ ou l’odeur de sainteté 😉. Nos yeux sont aussi touchés, ils peuvent aussi admirer les volutes de fumée qui montent. Elles symbolisent notre prière qui monte vers Dieu comme nous le rappelle le psaume 140 : « Que ma prière monte devant vous comme l’encens et mes mains, comme l’offrande du soir »

Pendant l’offertoire, le temps de la quête nous permet d’offrir notre obole.

Mais pourquoi la quête intervient-elle à ce moment de la messe ?

Elle s’insère dans le geste de la présentation des dons. Elle n’est pas une sorte d’impôt, mais le gage de l’amour fraternel. La participation des fidèles à la vie matérielle de l’Eglise. Dans la pratique, ça ne sert pas directement pour la messe qui suit mais ça sert à faire fonctionner la paroisse pour régler les factures de la paroisse, notez que ce n’est pas le salaire des prêtres, ils reçoivent un certains nombre d’offrandes de messe par mois. Historiquement dans les premiers siècles de l’église, les fidèles apportaient des offrandes de toutes sortes : des fruits, des légumes, des poules, du pain du vin, de l’huile des étoffes. Le prêtre prélevait le pain et le vin nécessaire et le reste était donné aux pauvres de la communauté.

Concrètement, nous vous proposons, si vous le souhaitez, de vivre l’offertoire en priant ainsi :

Bonne messe à tous !


Prière eucharistique

A la dernière catéchèse nous avons parlé de l’offertoire, c’est le moment où le prêtre présente les offrandes et nous pouvons nous y associer.

A la fin de l’offertoire, il y a un petit dialogue entre le prêtre et l’assemblée :

Le Seigneur soit avec vous.

. Et avec votre esprit.

Élevons notre cœur.

. Nous le tournons vers le Seigneur.

Rendons grâce au Seigneur notre Dieu.

. Cela est juste et bon.

Ça me paraît être une transition un peu poétique nous orientant vers le Seigneur.

Pour répondre à cette invitation nous nous levons.

Mais alors qu’est-ce que la prière eucharistique ?

La prière eucharistique est un ensemble de formules dont certaines sont issues des prières juives d’autres font mémoire de ce qu’a vécu et dit Jésus lors du jeudi et vendredi saint. C’est à la fois la cène et la crucifixion, en un mot c’est le sacrifice du Christ qui devient présent.

Matériellement, c’est aussi le moment de la consécration du pain et du vin.  Le terme technique est la transsubstantiation

La prière eucharistique commence par une préface qui récapitule l’histoire du Salut, je vous la lis :

Vraiment, Père très saint, il est juste et bon de te rendre grâce, toujours et en tout lieu, par ton Fils bien-aimé, Jésus Christ :

Car il est ta Parole vivante, par qui tu as créé toutes choses ; c’est lui que tu nous as envoyé comme Rédempteur et Sauveur, Dieu fait homme, conçu de l’Esprit Saint, né de la Vierge Marie;

Pour accomplir jusqu’au bout ta volonté et rassembler du milieu des hommes un peuple saint qui t’appartienne, il étendit les mains à l’heure de sa passion,

afin que soit brisée la mort,  et que la résurrection soit manifestée.

C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire, en disant d’une seule voix.

Qu’est-ce que les anges peuvent bien chanter ?

Ils chantent  le « Sanctus » qui reconnait la sainteté de Dieu cela fait référence à un passage du livre d’Isaïe au chapitre 6.

Ensuite on reprend acclamation de la foule pour les rameaux Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

On utilise aussi le mot ‘Hosanna’ qui veut dire « donne le salut » qui est ici une expression de joie.

Il y a alors une invocation de l’Esprit saint  qu’on appelle une épiclèse, c’est un appel adressé à l’Esprit Saint pour qu’il vienne et, par son opération divine, qu’il participe à la consécration les dons présentés par l’Église à la messe.

Mais qu’est-ce que la consécration ?

La consécration est vraiment la reproduction des gestes de Jésus du jeudi saint et aussi son sacrifice du vendredi saint. Les phrases prononcées par Jésus le jeudi ne se comprennent qu’avec l’éclairage du Vendredi saint et du sacrifice ultime du Christ.

Le pain et le vin sont donc consacrés par les phrases que Jésus a prononcées lors du dernier repas avec ses apôtres appelé la Cène. Il dit :

Ceci est mon corps livré pour vous

puis

Ceci est mon sang livré pour vous.

Le prêtre alors lève le corps du Christ puis le sang du Christ dans le calice.

A ce moment, toute l’assemblée est invitée à adorer le Christ qui est présent. Habituellement on peut suivre l’élévation et nous incliner en signe de notre profond respect.

Autrefois le prêtre nous invitait à l’adoration en reprenant : « Corps du Christ livré pour nous » et « Sang du Christ versé pour nous »

On peut alors reprendre la parole de Saint Thomas voyant le Christ resuscité qui dit « Mon Seigneur et mon Dieu »

Enfin il y a une prière d’offrande finale : « Par lui, avec lui et en lui … » C’est une grande et belle prière de louange, Le prêtre élève ensemble le corps de jésus sur la patène et son sang dans le calice pour nous faire comprendre qu’il est vivant, ressuscité et qu’il est là.

Pour rendre à Dieu tout l’amour qu’il nous manifeste, unissons-nous à Jésus avec cette prière de louange. Profitons de cette prière eucharistique pour adorer Jésus ressuscité présent pour nous à ce moment.


Catéchèse 7     Temps de la Communion et Envoi

A la dernière catéchèse nous avons parlé de la prière eucharistique, qui rappelle des gestes et paroles du jeudi saint et du vendredi saint où le sacrifice du Christ devient présent pour nous croyant. On entre alors dans le temps de la communion.

Comment se déroule le temps de la communion ?

Pour la transition, à la fin de la prière eucharistique, on dit le « Notre Père ». C’est la prière instituée par Jésus et qui mériterait une séance complète. Le prêtre finit par une prière pour la paix et nous sommes invités à échanger un geste de paix.

Le prêtre met alors une fraction d’hostie dans le calice. Le corps et le sang du Christ se trouvent réunis à nouveau symbolisant la résurrection.

Nous chantons alors l’Agneau de Dieu.  

A la fin de cette prière chantée, le prêtre présente l’hostie consacrée et dit :

Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.

Nous répondons alors en reprenant la parole du centurion :

Seigneur je ne suis digne de te recevoir mais dit seulement une parole et je serai guéri.

C’est une attitude d’humilité et de foi qui nous prépare pour recevoir Jésus.

Nous pouvons ensuite nous rendre en procession pour recevoir le corps de Christ. A sa présentation nous répondons « Amen »

Mais pourquoi parle-ton de l’Agneau de Dieu ?

L’agneau mâle, ou le bélier, est souvent présent dans l’Ancien testament en lien avec des sacrifices sanglants : Avec Abraham, nous voyons un bélier prisonnier d’un buisson, qui va remplacer Isaac pour le sacrifice rituel, permettant ainsi le salut d’Isaac et le déploiement ultérieur de sa descendance. Avec Moïse, il faut badigeonner le linteau et les montants des portes des maisons avec le sang d’un agneau pour que l’ange de la mort n’atteigne pas les membres du peuple hébreux, leur permettant ainsi de continuer de vivre et de rechercher le Seigneur.

Cela nous annonce que depuis l’origine de notre cheminement, notre salut est envisagé par Dieu, sous la forme du don de son fils, Jésus, l’Agneau de Dieu.

Jésus, en parlant de lui-même, évoque aussi cet agneau sacrifié, qui permet le passage vers la vie à travers sa mort annoncée.
En choisissant le symbole de l’agneau, Jésus oppose la douceur à la férocité du monde.

Le propre sacrifice de Jésus, Agneau de Dieu, inaugure la nouvelle alliance qui n’a plus besoin des rituels sacrificiels sanglants de l’ancienne alliance.

Mais ensuite, dans l’agneau de Dieu, nous l’implorons C’est lui, Jésus, l’Agneau de Dieu, que nous implorons par trois fois :

Prends pitié de nous, prends pitié de nous, donne-nous la paix.

Bien sûr, parce que nous sommes humains, nous exprimons notre prière dans un contexte à la fois culturel et religieux, où s’expriment des sensibilités souvent divergentes. C’est la normalité de notre réalité humaine.

N’oublions pas pour autant les enjeux spirituels : chaque messe nous ouvre un chemin à travers notre mort vers notre résurrection avec Jésus !
C’est le cœur de la Bonne nouvelle de Jésus ressuscité.

Il semble qu’il y a plusieurs manières de communier, pourquoi ?

Il y a deux manières ordinaires de recevoir le Corps du Christ : nous pouvons le recevoir directement sur la langue ou dans le creux de notre main.

Dans le premier geste, nous sommes comme un oisillon quémandant la béquée, entièrement dépendant face à Jésus qui s’offre comme vraie nourriture pour notre vie.

Quand nous tendons la main, nous voici alors, comme au temps de la vie terrestre de Jésus, comme un mendiant sur le bord de la route, dans une attitude d’entière dépendance envers l’Amour de Jésus qui vient pour nous combler de sa vie.

Est-ce que le mot communion nous parle d’union ?

Oui, le mot communion évoque « comme une union ». Il nous parle d’une union, une communion personnelle au Christ présent, il est notre sauveur.

Nous allons en procession à la communion, est-ce pour exprimer qu’il y a quelque chose de « commun », comme si on entendait « la commune union » ?

Tout à fait, notre union au Christ est aussi une communion avec tous les frères et sœurs en Christ.

Mais certains ne peuvent pas venir pour recevoir la communion !

Oui, en effet, cela peut être pour des raisons physiques, grand âge, maladie. C’est pourquoi, il y a un service d’Eglise très heureux qui consiste à aller porter la communion à ceux qui ne peuvent pas venir. Cela montre que la paroisse n’oublie personne. Il y a aussi le cas, où on se trouve, pour une raison quelconque, dans l’impossibilité de communier, on peut tout de même aller vers la communion et croiser les bras, le prêtre vous bénira et on peut alors faire une communion spirituelle. 

Quoiqu’il arrive, nous avons un temps de méditation qui est l’occasion de remercier le Seigneur de ces nouvelles forces reçues et de lui dire ce que nous voulons en faire dans notre vie.

La communion est donc un moment très fort, que peut-on faire pour nous y préparer ?

Il faut que nous soyons prêts pour recevoir le Christ. Il y a un sens physique où l’Eglise demande un jeûne eucharistique mais il y a aussi le sens spirituel où, l’Eglise demande, non pas d’être parfait, mais de ne pas être à l’autre bout de l’échelle, autrefois on disait ne pas être en état de péché mortel. Je crois qu’aujourd’hui on pourrait dire d’être cohérent, d’avoir le désir de se rapprocher du Christ et si notre vie n’est pas en accord avec ce désir, de retrouver le sens de cette relation grâce au sacrement de confession.

Après la communion comment revenons nous sur terre ?

Il y a la prière après la communion et la bénédiction finale pour l’envoi.

Entre les 2, on échange les annonces de la paroisse qui permettre d’être au courant de la vie paroissiale.

Enfin, pour l’envoi, le prêtre ou le diacre dit

Aller dans la Paix du Christ

Et nous répondons :

Nous rendons Grâce à Dieu

Autrefois, en latin, le prêtre disait « Ite Missa est » qui a un double sens : « La messe est dite », c’est la fin du rituel eucharistique, et plus profondément : « allez en mission »,

Notre mission est de témoigner de l’amour de Jésus pour tous les hommes. Nous sommes un peuple de témoins de la bonté de Dieu et nous voulons annoncer cette Bonne Nouvelle.